L’artiste et art thérapeute Christina Fytili nous présente son travail suite à son exposition personnelle « Sette » réalisée à l’espace d’art Technochoros d’Athènes, il y a trois ans.
Au printemps 2017 Christini Fytili a exposé à Paris, à la galerie Desmos, son exposition personnelle sous le titre « Luna ».
L’artiste continue toujours avec son art à éveiller les sens…
Son parcours nous fait voyager dans et hors de la Grèce et nous découvrons à travers ses œuvres la force de la matière… quand elle est entre les bonnes mains de l’artiste.
» Une exposition qui constitue une étape importante de ma vie a été accomplie il y a un mois à l’espace d’art Technohoros (Athènes 2016 ). Une exposition conçue il y a deux ans après beaucoup de stations intermédiaires, je dirais une exposition « journal intime ». Dans les trente-cinq œuvres qui la constituent sont décrits les moments le plus intenses de ma vie, jusqu’ au présent, dans les sept villes où j’ai vécu et d’où j’ai inspiré le titre « Sette ».
Disons alors quelques mots sur ces villes qui m’ont marquée : Larissa (Grèce), Thessalonique (Grèce), Madrid, Matserata, Rome, Athènes et Andritsaina (Grèce).
Tout commence par Larissa puisque c’est la ville où je suis née et j’ai grandi. C’est là où j’ai fait mes premiers pas dans le dessin et au bout de plusieurs années j’y ai réalisé ma première exposition personnelle.
Thessalonique est la ville de mes années d’études, des années créatives à l’Ecole des Beaux-Arts. Période marquée par mes professeurs-peintres : mon maître Giorgos Tsakiris qui m’a fait l’honneur d’être le commissaire de l’exposition « Sette » et Kirakos Mortarakos.
Madrid, Matserati et Rome sont les villes de mes spécialisations- master, et de mes impulsions et aventures en tant qu’étudiante. Dans leurs musées j’ai vu beaucoup de chefs d’œuvres, comme si toute l’histoire de l’art se dépliait sous mes yeux.
Dans ces villes j’ai mûri à la fois comme une femme et artiste. J’ai gagné mon indépendance, j’ai réalisé des rêves que j’avais depuis enfant et j’en ai fait des nouveaux.
L’Italie surtout m’a marqué tellement fort que depuis les titres de mes expositions sont en italien : leur inspiration avait pris lieu dans cette langue et leur traduction aurait changé leur sens.
La 6ème ville, Athènes, je l’ai rencontrée en 1995 de la manière la plus inhabituelle. J’y suis venue pour faire des chimiothérapies contre la leucémie. C’est la ville que j’ai détestée le plus vu ces expériences douloureuses. Mais c’est aussi la ville où j’ai trouvé ma deuxième famille, l’association « Elpida » (éspoir) et mon but de venir à l’aide des enfants malades. C’est la ville où j’ai rencontré l’amour et enfin la ville où j’ai décidé de vivre depuis 2013.
Enfin, Andritsaina est la ville de mon mari. Elle me met en contact avec la nature, source des matières pour mes œuvres, et est comme une « balançoire » entre ma vie personnelle et professionnelle.
A l’exposition « Sette » qui a été réalisée à l’espace d’art Technohoros à Athènes, tout ceci a été matérialisé à travers des matériaux comme la plâtre, la colle, le café, la sable, les troncs d’arbres, la pierre, les tuiles, l’aluminium et d’autres. Ces matières se comportent comme des porteurs d’expérience, comme des filtres de réalité.
La surface crée par ces matières est plus rugueuse dans certains endroits que d’autres, à l’instar d’ondulations de notre vie et de nos sentiments. Le spectateur est invité à redéfinir sa position face à mes œuvres, en activant ses propres souvenirs et réflexes.
« Sette » signifie alors pour moi une orientation (ma 5eme exposition personnelle dans un endroit particulier qui m’a toujours plu), après un voyage incluant beaucoup d’arrêts comme les deux dernières stations, Londres et Berlin, qui me font ouvrir les ailes et remplir mes mains avec des couleurs pour enrichir mon « journal intime » avec de nouvelles expériences… des rêves qui attendent d’être réalisés ».
Christina Fytili, Peintre- art therapist, 2016
