[Exposition terminéé]

« Jeunes Artistes en Europe. Les Métamorphoses » est consacrée à la diversité des voix et à la vitalité des échanges qui animent le vaste territoire artistique européen.

Une exposition présentée à la fondation Cartier du 4 avril au 16 juin 2019.

Avec les œuvres de : Gabriel Abrantes, Magnus Andersen, Evgeny Antufiev, Charlie Billingham, Kasper Bosmans, Formafantasma, Benjamin Graindorge, Miryam Haddad, Klára Hosnedlová, Nika Kutateladze, Piotr Łakomy, Lap-See Lam, Kostas Lambridis,
Kris Lemsalu, George Rouy, John Skoog, Tenant of Culture, Alexandros Vasmoulakis, Marion Verboom, Jonathan Vinel, Raphaela Vogel

George Rouy, Stutter, 2017. Collection Hugh Monk, Londres. Courtesy de l’artiste et de Hannah Barry Gallery, Londres. © George Rouy.
 Photo © Damian Griffiths.

Pendant un an, l’équipe de la Fondation Cartier pour l’art contemporain est partie à la rencontre de jeunes artistes à travers le continent, au-delà des frontières politiques de l’Europe. Cet ambitieux travail de recherche l’a menée dans 29 pays, à la découverte de plus de 200 artistes choisis parmi près d’un millier de créateurs repérés en amont. Initiée sans idée préconçue ni mot d’ordre, cette quête a abouti à une sélection volontairement resserrée de 21 artistes, issus de 16 pays, s’exprimant par le biais de la peinture, de la sculpture, de la mode, du design ou du film. Nés entre 1980 et 1994, ils ont grandi après la chute du mur de Berlin et témoignent ensemble de l’extraordinaire dynamisme des scènes artistiques du continent. La plupart d’entre eux se sont formés ou vivent ailleurs que dans leur pays d’origine, attestant ainsi d’une mobilité bien réelle au sein de l’espace culturel européen. Pour la très grande majorité d’entre eux, il s’agit ici de leur première exposition dans une institution internationale.

Jonathan Vinel, Martin pleure (still), 2016. © Jonathan Vinel. © Ecce Films

L’exposition trouve son titre dans les multiples métamorphoses qui traversent les créations de ces artistes. Leurs esthétiques souvent fragmentées dévoilent un intérêt pour l’hybridation, le collage et l’archéologie. En s’appuyant sur les legs du passé, les traditions folkloriques ou les mémoires collectives, ils s’emparent de savoir-faire comme le moulage, la céramique ou la broderie. Imprégnées du passé, leurs œuvres, faites de matériaux souvent collectés et transformés, révèlent une attention tout aussi aiguë aux enjeux du présent.

Photo © Édouard Caupeil

C’est au cœur même de leur processus de travail que l’on retrouve, métamorphosées, des préoccupations contemporaines majeures comme la préservation et le recyclage des matériaux, la relecture des héritages historiques et culturels ou le réexamen des constructions identitaires. Les œuvres qui en résultent, lyriques, épurées ou sauvages, attestent d’une très forte volonté d’hybridation des identités, des cultures et des modes d’expression. Avec poésie, onirisme et humour, cette nouvelle génération de créateurs contribue ainsi à dessiner le visage de l’Europe d’aujourd’hui et de demain.

Miryam Haddad, La Chute, 2018. Courtesy de l’artiste et Art:Concept, Paris. © Miryam Haddad.
 Photo © Claire Dorn

Tout en soulignant les correspondances qui relient ces artistes, Les Métamorphosess’attache avant tout à montrer chacun d’eux dans sa singularité. L’exposition place ainsi face à face les grandes compositions du peintre anglais George Rouy, portraits de personnages à l’identité ambiguë, et celles de l’artiste syrienne vivant en France Miryam Haddad, saturées de couleurs, dont on ne sait si elles figurent un joyeux désordre ou une tragédie.

Photo © Édouard Caupeil

Elle fait se côtoyer une installation intime et savamment maîtrisée de la Tchèque Klára Hosnedlová avec les œuvres saisissantes et énigmatiques de l’Allemande Raphaela Vogel ou la farce subtile du réalisateur portugais Gabriel Abrantes.

Kris Lemsalu, So Let us Melt and Make no Noise, 2017. Temnikova & Kasela Gallery, Tallinn et galerie Koppe Astner, Glasgow. © Kris Lemsalu. © Temnikova & Kasela Gallery. © Koppe Astner gallery.
 Photo © Robert Glowacki

Elle présente aussi des artistes dont les démarches semblables aboutissent pourtant à des formes singulières, comme pour le duo de designers italiens Formafantasma et l’artiste néerlandaise Tenant of Culture, qui transforment tous deux en objets d’art des produits de consommation abandonnés ou obsolètes : alors que les premiers créent des objets à l’esthétique volontairement épurée à partir de déchets électroniques, Tenant of Culture assemble des vêtements de seconde main pour créer des œuvres portant en elles tout à la fois la trace de leur histoire passée et de préoccupations contemporaines.

Kostas Lambridis, The Elemental Cabinet, 2017. Collection Carpenters Workshop Gallery, Londres. © Kostas Lambridis.
 Photo © Yen-An Chen

Portée par une scénographie du designer français Benjamin Graindorge, l’exposition a été conçue en étroite collaboration avec les artistes. Onze d’entre eux ont choisi d’imaginer des œuvres in situ, dont le peintre grec Alexandros Vasmoulakis, le sculpteur polonais Piotr Łakomy, le peintre anglais Charlie Billingham ou le designer grec Kostas Lambridis.

En parallèle de l’exposition, une programmation d’événements réalisés en collaboration avec des artistes – Soirées Nomades, Nuit de l’Incertitude et ateliers Jeune Public – atteste de la capacité de cette jeune génération à regarder le passé et à s’en emparer. Chaque jeudi, les Soirées Nomades offriront un tour d’Europe des disciplines performatives, de la réalité virtuelle à la musique traditionnelle revisitée, en passant par le rap, la danse ou le jeu vidéo. Qu’ils viennent d’Arménie, de Hongrie, d’Irlande ou de Lituanie, les projets présentés témoignent tous d’une envie commune : traverser les frontières, rencontrer l’autre, créer ensemble.

Commissaire : Thomas Delamarre assisté de Sidney Gérard
Commissaire associée : Leanne Sacramone assistée de Sonia Digianantonio

Source et plus d’informations sur : https://www.fondationcartier.com/expositions/jeunes-artistes-en-europe-les-metamorphoses/artistes