La démocratie face à sa propre vérité

L’artiste Dimitris Ksonoglou, à travers son nouveau travail, essaie de rappeler ce que c’est vraiment la démocratie, d’une manière à la fois fort critique et poétique

Les fausses nouvelles, les théories du complot, les rumeurs trompeuses, les photos artificielles, l’incapacité des citoyens de distinguer la vérité du mensonge,  la démocratie décalée et incontrôlée des réseaux sociaux, la démocratie universelle d’internet avec des leaders anonymes et des intérêts suspects sont seulement quelques-uns des phénomènes de la « démocratie internationalisée » d’aujourd’hui.

Le citoyen, effarouché et effrayé, essaie de décoder la démocratie vécue, mais les codes restent inaccessibles et concernent une élite internationale bien dissimulée.

Ce sont des réflexions assez pessimistes sur la démocratie qui ressortent dans un premier temps de l’aperçue de l’exposition de l’artiste Dimitris Ksonoglou. Le titre de son exposition présentée actuellement à Thessalonique est «  Démocratie : un mot vraiment vivant ? », et à travers son nouveau travail, l’artiste essaie de rappeler ce que c’est la démocratie. Pour Dimitris Ksenoglou, la démocratie est un régime où domine l’éthique de la solidarité, de la clémence et du pardon, de la réconciliation entre les gens, de l’égalité, de la tolérance, du sacrifice, de la foi, de la beauté, de la culture, de l’espoir et de la générosité de l’âme.

Non, l’artiste ne moralise pas. La démocratie, depuis sa naissance, a un lien compliqué et instable avec la vérité. Alors, l’artiste enregistre les vérités de la démocratie. Il révèle son vrai visage contre la démocratie « à la carte ».  Certains croient que la démocratie est finie en tant qu’idéologie. Alors l’artiste, par son geste artistique, montre ce que constitue la démocratie, même aujourd’hui.

« Je crois que nous n’avons pas besoin d’atteindre d’autres mondes dans l’univers. Ce dont nous avons besoin c’est d’un miroir. Les autres sont notre miroir… » avait écrit dans le passé l’artiste.

La commissaire Sania Papa note entre autres sur l’exposition : « La position et action artistique de Dimitris Ksonoglou est purement radicale (au niveau esthétique, sociopolitique et historique). Il approche en profondeur de la question de la démocratie en tant que mot qui existe vraiment, en envisageant  de bousculer les cloisons imposées de la « morale » et de l’ « ordre ».

Dimitris Ksonoglou nous révèle les métaphores les plus dynamiques du terme démocratie, en activant tant le cadre conceptuel que pictural, avec un esprit satirique fort critique, vif et poétique ».