Au début du XXème siècle un mouvement d’artistes, parmi eux Pablo Picasso et Giorgio De Chirico, développe un dialogue avec l’art antique et lui donne de nouvelles interprétations. Ce sont les artistes qui ont modernisé le monde antique.
Au Musée d’Art cycladique d’Athènes l’exposition « Picasso et l’Antiquité. Ligne et argile » met en avant la magie de cette démarche.
Pour la première fois, 68 céramiques de Picasso sont mis en parallèle avec 67 œuvres antiques en développant ainsi un « dialogue divin » : des oiseaux, des créatures marines, des figures humaines, des êtres mythologiques ou hybrides (Centaure-Minotaure), mais aussi des œuvres influencées par des tragédies et comédies grecques anciennes.
Picasso, même si il n’a jamais visité la Grèce, était influencé par la civilisation grecque antique et en général par l’art du passé. «L’art des Grecs, des Égyptiens, ou des grands peintres qui ont vécu à d’autres époques n’est pas un art du passé; peut-être même est-il plus vivant aujourd’hui qu’il n’a jamais été» avait déclaré dans le passé Pablo Picasso.
L’exposition révèle un univers que le grand artiste porte en lui. Pas nécessairement issu des antiquités admirées dans des pays méditerranéens, mais plutôt par ses visites dans les musées européens, des livres et des échanges avec des personnages contemporains tel que Christian Zervos ou Jean Cocteau.
Tout au long de sa longue carrière productive, Picasso sans cesse traitait et adaptait une riche variété de sources à son œuvre . La Grèce, avec sa mythologie intemporelle et sa riche iconographie antique, en a constitué un vivier considérable .
Dans l’œuvre de Picasso émerge aussi une autre image de la Grèce, particulièrement pacifique, où les sujets de l’antiquité et les mythes anciens aboutissent à une vision idéalisée, à une Arcadie intemporelle. C’est une vision que Picasso a traité dans ses sculptures et céramiques surtout après la fin de la guerre. Cependant, ces œuvres, plus tardives, n’ont plus la même relation étroite avec la mythologie grecque. C’est le moment où Picasso invente sa propre antiquité imaginaire.
L’exposition ne suit pas une ligne chronologique mais est divisée en unités par rapport à la « ligne de beauté »; l’ Arcadie de Picasso, le Minotaure, des êtres imaginaires liés à la mythologie et l’antiquité grecque.
L’exposition se tient jusqu’au 20 octobre 2019 au Musée d’Art cycladique à Athènes. Commissaires de l’exposition sont Nikos Stabolidis (Νίκος Σταμπολίδης) et Οlivier Berggruen
L’exposition s’inscrit dans le cadre d’une initiative du Musée Picasso de Paris lancée en 2017 sous le titre Picasso Méditerranée.