« … et pourtant le paysage grec ne constitue pas un sujet. C’est de la terre, des pierres, de la lumière, du ciel, et tout se transforme en air… Tu y entres aussi, en voyageant avec cette belle planète, en expulsant ton petit ego, en abolissant la mort » Stavros Ioannou

Dix ans après son « départ »,  la galerie Evripides à Athènes présente les œuvres d’un des plus importants représentants de l’abstraction expressionniste en Grèce, de l’artiste Stavros Ioannou (1945 – 2009).

Athens 2019 © Photography Boris Kirpotin, September 2019 Athens, Greece boriskirpotin@yahoo.com www.kirpotin.gr

L’exposition qui a pour titre « Stavros Ioannou. Dix ans de silence » est présentée en collaboration avec l’épouse du peintre Sissi Vamvaka et ses deux fils Anastasi et Liako Ioannou, et se concentre sur des paysages qui ont gagné l’admiration des spectateurs et des critiques d’art tout au long de sa carrière.

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Des huiles, des aquarelles, des dessins révèlent la passion et la tension du monde pictural de Stavros Ioannou, tandis qu’en même temps ses œuvres se caractérisent par un ésotérisme profond, qui distingue l’ensemble de son travail. 

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Dans les paysages d’Ioannou le mouvement et la couleur se trouvent dans un « mouvement perpétuel », dont l’impulsion est donnée par un rythme interne, qui forme des paysages imaginaires à travers des touches et des reflets transparents. Un acte de peinture soucieux, profondément émotionnel, et à même temps libérateur, presque rédempteur.

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D’après l’historienne et critique d’art Eleni Vakalo, Stavros Ioannou fait une peinture profondément personnelle, en formant des images et des mythes dans le même plan. Il tire des éléments du souvenir de l’image même et il les intègre sur la toile d’une manière abstraite mais fortement personnelle, en invitant les spectateurs à partager le même émoi, en rappelant une image qui tend à être éthérée dans l’œuvre.

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Comme un témoignage de l’âme, la peinture d’Ioannou est « pure», sans chercher à impressionner. La lumière, la mer, le paysage d’Égine sont intégrés profondément dans son regard et sa peinture, d’une manière tellement naturelle et harmonieuse, à tel point qu’on dirait qu’il les matérialise lui-même à travers l’abstraction.

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Comme l’indique Manos Stefanidis dans la préface du catalogue de l’exposition : « …De ses premières études de natures mortes jusqu’à ses paysages explosifs d’Égine, Ioannou reste un coloriste d’exception, pas de la surface mais du fond. […] Stavros Ioannou évolue progressivement en un représentant important de l’abstraction expressionniste en Grèce. Dans sa peinture la surface devient le fond, et le reflet est un plongeon. Les images ne viennent plus de quelque part à l’extérieur, mais de là, en nous, de notre profondeur« .

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« …Comme aussi ses paysages. Les images ne composent plus simplement une narration, mais un délire, une énergie. C’est un processus plus qu’un résultat. C’est quelque chose d’invisible qui se bat pour se rendre visible, sans pour autant perdre son mystère existentiel. Ce n’est pas un événement mais un « être ».  Un signifiant constamment renouvelable (et les signifiants ont beaucoup de choses à nous dire)… ».

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Stavros Ioannou est né à Athènes en 1945. Il a étudié la peinture auprès Yannis Moralis à l’École des Beaux-Arts d’ Athènes d’où il a été diplômé en 1976. Il a présenté sa première exposition personnelle à Athènes la même année. Il a reçu le premier prix de la peinture du Centre d’Art et des Lettres Onassis en 1979 et il a été distingué lors de l’exposition balkanique des Arts plastiques à Bucarest en 1980. Stavros Ioannou est mort en 2009. Il avait réalisé plus de 15 expositions personnelles et avait participé à plusieurs expositions importantes en Grèce et à l’étranger.

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